Malheureusement, les violences policières sont devenues un sujet d’actualité récurrent. Avec La Mauvaise nuit, l’auteur italien Marco Baliani cherche à comprendre la mécanique qui peut conduire à ce qu’un simple contrôle tourne mal. Sans manichéisme et en traversant les consciences de ses différents protagonistes, ce récit fictionnel permet de mieux appréhender les ressorts de la violence dans ses différentes composantes : pulsionnelle, psychique, sociale, xénophobe...
Un soir, Tano, un homme inoffensif, un peu étrange certainement, part promener son chien un peu plus tard que d’habitude. Sur son chemin, il croise un groupe de policiers et leur rencontre tourne mal. Le récit de ce drame tel que l’a conçu l’auteur italien Marco Baliani, est porté par un narrateur principal, mais adopte aussi les points de vue des différents personnages présents : les policiers, Tano et même son chien. Au plateau, le comédien Laurent Joly raconte donc et incarne à la fois. Il convoque également des images et des sons de la scène comme autant d’éléments à interpréter. Il s’agit au final de saisir les rouages du développement de la violence, de cette violence policière. Un spectacle à la fois plein de suspens et de réflexion, qui analyse tout autant qu’il émeut.
Considéré comme un maître du théâtre-récit, Marco Baliani a écrit La Mauvaise nuit en 2020. Julien Kosellek, le metteur en scène, s’attaque pour la seconde fois à un texte de cet auteur, traduit ici par Federica Martucci et Olivier Favier. Il a fondé en 2002 la compagnie Estrarre qui privilégie un théâtre d’adresse directe de l’acteur au spectateur.
Marco Baliani (Auteur) / Olivier Favier et Federica Martucci (Traduction) / Julien Kosellek (Mise en scène) / Laurent Joly (Interprète)